Dimanche 09 juillet 2023 : 14è dimanche du Temps ordinaire Année Liturgique A

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«LA VIE DANS L’ESPRIT SAINT »

 Lectures : Zacharie 9, 9-10 ; Psaume 144 ; Romains 8, 9.11-13 ; Matthieu 11, 25-30

Chers Frères et Sœurs dans le Christ,

En ce 14ème Dimanche du Temps Ordinaire, la Parole de Dieu met en exergue un aspect particulier de notre identité en tant qu’enfants de Dieu : la présence et l’action de l’Esprit Saint dans notre vie. Cette méditation aura trois moments : 1. Rappel de la spécificité des Enfants de Dieu, 2. Effets et mission de l’Esprit Saint dans la vie des Baptisés. 3. L’éthique des Enfants de Dieu.

1. La spécificité des Enfants de Dieu.

Dans sa lettre aux Galates, Saint Paul s’exprime en ces termes : Et parce que vous êtes fils (Enfants), Dieu a fait venir à vos cœurs l’Esprit de son Fils, celui qui peut crier : Abba, Père ! Donc tu n’es plus esclave, tu es fils, et comme à un fils, Dieu te donne l’héritage (Ga 4, 6-7). L’élément spécifique de l’adoption filiale des Baptisés est la présence du même Saint Esprit qu’ils partagent avec le Christ. D’ailleurs, c’est par la présence de l’Esprit Saint que Jean-Baptiste identifie le Fils de Dieu : « Je ne le connaissais pas, mais celui qui m’a envoyé pour baptiser avec de l’eau m’a dit : Celui sur qui tu verras que l’Esprit descend et reste, c’est lui qui baptise dans l’Esprit Saint. Cela, je l’ai vu, et je peux déclarer que c’est lui le Fils de Dieu » (Jn 1, 33-34). C’est donc par le même signe que ceux et celles qui sont devenus Enfants de Dieu par le Baptême doivent être identifiés comme le rappelle Saint Paul dans la 2ème lecture : vous n’êtes plus dans la chair, mais dans l’Esprit puisque l’Esprit de Dieu habite en vous. Si quelqu’un n’avait pas l’Esprit du Christ, il ne lui appartiendrait pas (Rm 8, 9). Que la conscience de la présence de l’Esprit Saint demeure extrêmement vive en nous et produise ses effets !

2. Effets et mission de l’Esprit Saint en nous

La présence de l’Esprit Saint est avant tout vivifiante. On ne peut pas avoir l’Esprit Saint et évoluer dans les œuvres qui conduisent à la mort éternelle, c’est-à-dire séparation d’avec Dieu ; car il est l’Esprit de communion avec Dieu. Avec et dans l’Esprit Saint, nous sommes appelés à la vie éternelle : si l’Esprit de Celui qui a ressuscité Jésus d’entre les morts habite en vous, Celui qui a ressuscité Jésus Christ d’entre les morts, rendra aussi la vie à vos corps mortels, grâce à son Esprit qui habite en vous (Rm 8, 11). En contemplant la vie du Christ, totalement conduite par l’Esprit Saint (cf. Lc 4, 18-20), nous découvrons deux autres effets de la présence de l’Esprit. D’un côté, la prière au sens de proclamation des grandeurs de Dieu comme le fait le Christ dans l’évangile : Je proclamerai tes grandeurs, Père, Seigneur du ciel et de la terre (Mt 11, 25). Et l’Apôtre des Nations enseignait que c’est l’Esprit qui prie dans le cœur des Baptisés : Nous sommes faibles, mais l’Esprit vient à notre secours. Comment et pourquoi devons-nous prier ? Nous ne le savons pas, mais l’Esprit le demande pour nous sans paroles, comme dans un gémissement. Et Celui qui scrute les cœurs comprend les ambitions de l’Esprit, car ce à quoi aspire l’Esprit pour les saints est à la mesure de Dieu (Rm 8, 26-27). De l’autre, l’Esprit Saint donne la force aussi bien de consoler ceux et celles qui sont faibles que de se confier au Christ pour décharger sur lui nos fardeaux et prendre sur nous le sien qui est léger (cf. Mt 11, 28-30). En d’autres termes, il produit en nous l’attitude de confiance vis-à-vis du Dieu trinitaire. C’est ce message d’assurance que donne le Prophète Zacharie dans la 1ère lecture (cf. Za 9, 9-10).

Sa mission est, d’une part, d’accompagner la révélation du Père au monde : personne ne connaît vraiment le Fils, si ce n’est le Père ; et personne ne connaît vraiment le Père, si ce n’est le Fils et celui à qui le Fils veut le révéler (Mt 11, 27/cf. Jn 16, 13-16) ; et d’autre part, de confirmer les Baptisés dans leur filiation divine (identité d’Enfants de Dieu), à travers un style de vie conforme à leur identité.

3. Ethique des Enfants de Dieu

Dans sa Morale, Saint Paul distingue toujours les œuvres de la chair qui éloignent de Dieu et celles de l’Esprit qui l’y conduisent. Il invite les Baptisés, Enfants de Dieu, de ne pas se comporter selon les plaisirs de la chair, au point d’en devenir esclaves : rompez avec la chair, vous ne devez plus vivre selon la chair. Car si vous vivez selon la chair, il vous faudra mourir, mais si avec l’Esprit vous faites mourir les œuvres du corps, vous vivrez (Rm 8, 11-12). Cette exhortation paulienne est plus explicite quand il s’adresse aux Galates : Donc je vous dis : vivez selon l’esprit, et vous ne céderez pas aux désirs de la chair. Les désirs de la chair vont contre l’Esprit et les désirs de l’Esprit contre la chair ; ils s’opposent l’un à l’autre de sorte que vous ne faites pas comme vous voulez. Mais être conduit par l’Esprit, ce n’est pas obéir à une loi. On connaît bien les œuvres de la chair : liberté sexuelle, impureté, débauche idolâtrie, mauvais sorts, inimitiés, querelles, colère, jalousie, emportement, rivalités, divisions, sectes, envie, excès de boisson, de nourriture et tout le reste. Je vous l’ai déjà dit et je le répète : ceux qui font ces choses-là, n’hériteront pas du royaume de Dieu (Ga 5, 16-21).

Fassent le Seigneur que nos Confirmands du dimanche prochain et tous les Baptisés mènent une vie digne de la présence de l’Esprit Saint en eux. Amen.

Abbé Georges NJILA, Curé