Homélie du 12 juin 2024 11ème Dimanche T.O B

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«LA CONFIANCE»

I.    liturgie de la parole

1.       PREMIÈRE LECTURE : « Je relève l’arbre renversé » (Ez 17, 22-24)

Ainsi parle le Seigneur Dieu : « À la cime du grand cèdre, je prendrai une tige ; au sommet de sa ramure, j’en cueillerai une toute jeune, et je la planterai moi-même sur une montagne très élevée. Sur la haute montagne d’Israël je la planterai. Elle portera des rameaux, et produira du fruit, elle deviendra un cèdre magnifique. En dessous d’elle habiteront tous les passereaux et toutes sortes d’oiseaux, à l’ombre de ses branches ils habiteront. Alors tous les arbres des champs sauront que Je suis le Seigneur : je renverse l’arbre élevé et relève l’arbre renversé, je fais sécher l’arbre vert et reverdir l’arbre sec. Je suis le Seigneur, j’ai parlé, et je le ferai. » – Parole du Seigneur.

2.       Psaume: (91 (92), 2-3, 13-14, 15-16)

R/ Il est bon, Seigneur, de te rendre grâce ! (cf. 91, 2a)

Qu’il est bon de rendre grâce au Seigneur, de chanter pour ton nom, Dieu Très-Haut, d’annoncer dès le matin ton amour, ta fidélité, au long des nuits. Le juste grandira comme un palmier, il poussera comme un cèdre du Liban ; planté dans les parvis du Seigneur, il grandira dans la maison de notre Dieu. Vieillissant, il fructifie encore, il garde sa sève et sa verdeur pour annoncer : « Le Seigneur est droit ! Pas de ruse en Dieu, mon rocher ! ».

3.        DEUXIÈME LECTURE : «Que nous demeurions dans ce corps ou en dehors, notre ambition, c’est de plaire au Seigneur » (2 Co 5, 6-10)

Frères, nous gardons toujours confiance, tout en sachant que nous demeurons loin du Seigneur, tant que nous demeurons dans ce corps ; en effet, nous cheminons dans la foi, non dans la claire vision. Oui, nous avons confiance, et nous voudrions plutôt quitter la demeure de ce corps pour demeurer près du Seigneur. Mais de toute manière, que nous demeurions dans ce corps ou en dehors, notre ambition, c’est de plaire au Seigneur. Car il nous faudra tous apparaître à découvert devant le tribunal du Christ, pour que chacun soit rétribué selon ce qu’il a fait, soit en bien soit en mal, pendant qu’il était dans son corps. Parole du Seigneur.

4.       ÉVANGILE : « C’est la plus petite de toutes les semences, mais quand elle grandit, elle dépasse toutes les plantes potagères » (Mc 4, 26-34)

Alléluia. Alléluia. La semence est la parole de Dieu ; le semeur est le Christ ; celui qui le trouve demeure pour toujours. Alléluia.)

En ce temps-là, parlant à la foule, Jésus disait : « Il en est du règne de Dieu comme d’un homme qui jette en terre la semence : nuit et jour, qu’il dorme ou qu’il se lève, la semence germe et grandit, il ne sait comment. D’elle-même, la terre produit d’abord l’herbe, puis l’épi, enfin du blé plein l’épi. Et dès que le blé est mûr, il y met la faucille, puisque le temps de la moisson est arrivé. » Il disait encore : « À quoi allons-nous comparer le règne de Dieu ? Par quelle parabole pouvons-nous le représenter ? Il est comme une graine de moutarde : quand on la sème en terre, elle est la plus petite de toutes les semences. Mais quand on l’a semée, elle grandit et dépasse toutes les plantes potagères ; et elle étend de longues branches, si bien que les oiseaux du ciel peuvent faire leur nid à son ombre. » Par de nombreuses paraboles semblables, Jésus leur annonçait la Parole, dans la mesure où ils étaient capables de l’entendre. Il ne leur disait rien sans parabole, mais il expliquait tout à ses disciples en particulier.»– Acclamons la Parole de Dieu.

II.    MEDITATION :

Pour la fête des pères, il est heureux que nous ayons 2 paraboles dans l’évangile de ce dimanche : la parabole est une forme d’expression très paternelle. Elle est une transmission d’expérience, un langage de sagesse. La première porte sur le respect du temps, la patience. Et la seconde parabole parle de la petite graine de moutarde qui grandit et dépasse toutes les autres plantes. Voilà bien deux paroles qui pourraient être des paroles d’un père à ses enfants : une parole d’apaisement, pleine de bon sens, suivie d’une parole d’encouragement et même d’appel au rêve. Du calme mon enfant, mais n’oublie pas d’espérer, de voir au-delà. Aux pères qui s’interrogent sur leur rôle, l’évangile vous dit, qu’il vous appartient de calmer, d’apaiser l’impatience de vos enfants, tout en leur apprenant à porter leur regard vers ce qui est toujours plus grand dans la confiance. Le mot clé des lectures de ce dimanche : C’est la confiance.

Suivons les lectures : Dans la 1ère lecture, le prophète Ezéchiel nous décrit l’action de Dieu comme celui qui cueille un petit rameau, qui le plante en terre, pour lui permettre de devenir un cèdre magnifique où viennent s’abriter les oiseaux. Oui, renchérit le psaume : « Qu’il est bon de rendre grâce au Seigneur… Le juste grandira comme un palmier, il poussera comme un cèdre du Liban » Donc, le premier motif de notre confiance, c’est que c’est Dieu qui est à l’œuvre, c’est Lui qui prend l’initiative. Alors, ne tombons pas dans l’agitation ou dans l’anxiété. Dieu est là. Dans la deuxième lecture saint Paul ajoute : « Frères, nous avons pleine confiance… nous cheminons dans la foi. » La première parabole de l’Evangile exprime cette confiance : « Nuit et jour, qu’il dorme ou qu’il se lève, la semence germe et grandit, il ne sait comment. » Que le semeur soit inquiet ou pas, le grain pousse tout seul et se développe. En nous et autour de nous, Dieu est à l’œuvre de manière cachée, imperceptible, sans que nous en ayons toujours conscience. Alors que tout s’agite autour de nous, apprenons à rester calme, à ne pas nous affairer. Il s’agit de permettre à Dieu de faire son œuvre à travers nous. « J’ai semé, Apollon a arrosé, mais c’est Dieu qui donne la croissance », écrit saint Paul aux Corinthiens. Nous avons à faire notre petit possible, certes, mais c’est Dieu qui agit et touche les cœurs. J’ai toujours été frappé par la réponse de Bernadette Soubirous adolescente quand des visiteurs lui disaient qu’ils ne la croyaient pas : « je ne suis pas là pour vous le faire croire, je suis là pour vous le dire ! » Une autre leçon à tirer de la seconde petite parabole du grain qui pousse tout seul, c’est le sens de la patience. Un proverbe oriental dit : « ne pousse pas la rivière, elle coule toute seule. » Ne cherchons pas à contrôler la Parole de Dieu, efforçons-nous seulement de la laisser agir et grandir. Ce qui est en notre pouvoir c’est de contempler le mystère du Royaume de Dieu qui grandit à côté de nous et en nous. Et l’Evangile nous montre que la grandeur est dans ce qui est petit : « la graine de moutarde, la plus petite de toutes les semences devient un arbre qui abrite les oiseaux du ciel. » Ce que nous dit la parabole du grain semé dans le champ, et la parabole de la graine de moutarde, c’est qu’il y a, en chaque homme, un germe de sainteté. Le semeur divin a jeté en nous une semence de sainteté. Il ne dépend pas de nous de la faire grandir, de la transformer en un bel arbre, ni en nous, ni chez les autres. Ce qui nous revient c’est de laisser grandir cette semence de sainteté en accueillant avec confiance la Parole agissante de Dieu.

Père Pascal Muhindo, Vicaire dominical