Homélie du 19 DECEMBRE 2021 : 4ème Dimanche de l’AVENT/C

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« MARIE, COMBLEE DES GRACES »

Chers frères et sœurs dans le Christ,

Ce 4ème dimanche de l’Avent nous présente la figure de la Bienheureuse Vierge Marie, la Mère de Notre Seigneur et Frère Jésus-Christ. La liturgie de la Parole de ce jour montre clairement le lien intime qui existe entre la Vierge Marie et son Divin Fils.

C’est une évidence. La compréhension du mystère de l’Incarnation passe par la connaissance de ce que Dieu a réalisé dans la vie et l’histoire personnelles de la Vierge Marie.

Premièrement, il convient d’admettre que seul l’Esprit Saint peut nous donner de voir ce que la Vierge Marie est réellement. C’est ce qui s’accomplit dans l’Evangile. En effet, Marie est la cousine d’Elisabeth. Les deux femmes se connaissent très bien depuis longtemps. Mais, à la visitation, grâce à l’Esprit Saint qui est descendu sur Elisabeth, celle-ci a une nouvelle vision de sa cousine. Elle voit en elle, la Mère du Seigneur : « quand Élisabeth entendit la salutation de Marie (…), Élisabeth fut remplie de l’Esprit Saint et elle s’écria : (…) Que m’arrive-t-il donc ? La mère de mon Seigneur vient à moi » (Lc 1, 41. 43). On le voit, c’est seulement sous la conduite de l’Esprit Saint que l’homme peut voir en Marie ce que Elisabeth a vu : la dignité de sa Maternité Divine.

Ainsi, nous ne devons pas être complexés devant ceux et celles qui essaient de banaliser la figure de la Vierge Marie. Car il leur manque gravement ce regard, cette vision que l’Esprit Saint accorde pour voir en elle la Merveille de Dieu pour l’humanité et, sous l’action de l’Esprit Saint, lui dire, comme Elisabeth : « Tu es bénie parmi les femmes et le fruit de ton ventre est béni ! » (Lc 1, 42).

Deuxièmement, la Vierge Marie est la nouvelle cité de Bethléem, image du nouveau Peuple élu.

En ce sens, Marie est activement engagée, comme collaboratrice, dans l’accomplissement de la promesse que Dieu avait faite à son peuple :

 « Mais toi, Bethléem Éfrata, bien que tu sois le plus petit des clans de Juda, c’est de toi que me naîtra celui qui doit régner sur Israël ; ses origines remontent aux temps anciens, aux jours d’autrefois.

Oui, Yahvé ne les abandonne que jusqu’au temps où celle qui doit enfanter aura enfanté » (Mi 5, 1-2). Sachant que l’accomplissement de la promesse passe par elle, et en Servante fidèle du Seigneur, elle a donné toute sa vie pour servir la volonté de son Divin Maître en lui disant : « Maintenant je viens pour faire ta volonté » (He 10, 9).

Troisièmement, la Vierge Marie donne le Christ au monde, même avant sa naissance. Le mystère de la Visitation de Marie à Elisabeth comporte deux visées. D’une part, le service. Marie vient secourir sa cousine dont la grossesse est presqu’à terme et qui est fatiguée, vu aussi son âge avancé. C’est pourquoi, elle restera auprès d’elle pendant trois mois, c’est-à-dire jusqu’à la naissance de Jean-Baptiste (cf. Lc 1, 56). C’est le signe de la sollicitude et de la proximité de la Vierge Marie envers chacun de nous quand nous sommes en situation de faiblesse ou de fragilité. D’autre part, et à cette occasion, la Vierge Marie apporte Dieu à Elisabeth et à son fils Jean. La première reçoit l’Esprit Saint à la salutation de Marie et le second fait l’expérience de la rencontre joyeuse avec le Sauveur du monde qu’il présentera aux autres comme l’Agneau de Dieu qui enlève les péchés du monde. C’est ce que nous pouvons appeler la première évangélisation de la Vierge Marie. Elle offre au monde ceux que Saint Irénée de Lyon a appelés « Les Deux Mains du Pères », c’est-à-dire le Verbe incarné et l’Esprit Saint, par qui le Père doit être connu, aimé et son commandement d’amour mis en pratique.

En nous préparant à la fête de Noël, je nous invite, sous la conduite de l’Esprit Saint, à renouveler notre regard sur la Bienheureuse Vierge Marie, à laisser grandir notre affection filiale envers elle, et à accueillir Jésus dans la pureté de cœur comme elle. Amen.

Abbé Georges NJILA, Curé de la Paroisse