Homélie du 27 mars 2022 : 4° dimanche de carême
«RETOUR VERS LE PERE ET LE FRERE/SOEUR»
Chers frères et sœurs dans le Seigneur,
En ce quatrième Dimanche de Carême, la Parole de Dieu nous invite à effectuer le parcours de la pénitence et de la conversion en reconstruisant la relation avec Dieu et avec l’autre. En ce Dimanche, nous aurons une attention particulière pour nos frères et sœurs les catéchumènes qui auront leur deuxième scrutin, seconde phase de leur préparation au sacrement de Baptême qu’ils recevront la nuit de Pâques.
Frères et Sœurs,
La parabole de l’Enfant perdu décrit à la fois la miséricorde infinie de Dieu et les efforts que chaque être humain est appelé à fournir pour reconstruire l’épanouissante relation avec Dieu : « Et tout cela, c’est l’œuvre de Dieu qui nous a réconciliés avec lui par le Christ et qui, à nous-mêmes, nous confie l’œuvre de la réconciliation. Dans le Christ, Dieu réconciliait le monde avec lui-même et ne tenait plus les comptes de leurs fautes » (1 Co 5, 18-19). Ce qu’il a fait dans le passé (pardonner à son peuple ses péchés), Dieu le fait encore avec nous aujourd’hui. Cette réconciliation est une marche et/ou un processus qui débute dans le secret de notre cœur pour aboutir à la plénitude de Vie avec Dieu. Elle comporte les étapes suivantes.
Premièrement, c’est le drame de la séparation que Dieu veut guérir. Ce drame est causé par la soif du bonheur sans ou loin de Dieu : « Le plus jeune dit à son père : ‘Père, donne-moi la part du domaine qui me revient.’ Et le père leur partagea son bien. Le plus jeune fils ramassa tout et partit peu après pour un pays lointain où il dépensa son héritage dans une vie de désordres » (Lc 11, 12-13). Cette attitude du frère cadet rappelle celle d’Adam et Eve. Poussés par le Serpent qui leur a miroité le bonheur dans le fruit interdit, ils désobéirent à Dieu et s’éloignèrent de lui (cf. Gn 1, 8). Parfois, l’amour effréné de son propre bien-être peut conduire l’homme loin de Dieu qui,
pourtant, n’est pas contre le bonheur de l’homme mais souhaite que ce dernier le conçoive avant tout comme un don de sa part. Car le jour où l’homme se croira capable de se rendre heureux seul, il se fermera aux bienfaits de Dieu : « Au lendemain de la Pâque, ils mangèrent des produits du pays, des pains sans levain et du grain grillé. La manne cessa le surlendemain, vu qu’ils mangeaient des produits du pays » (Jo 5, 11-12).
Deuxièmement, c’est la décision de retourner vers le Père (Dieu) et le frère (l’Aîné) qui implique la responsabilité de l’homme éclairé par la Parole de Dieu qui lui parle au plus profond de lui-même : « Il rentra alors en lui-même (…), [il dit] : Je vais me lever, retourner vers mon père, et je lui dirai : Père, j’ai péché contre le Ciel et devant toi » (Lc 11, 17-18). La conversion n’est pas un acte spontané. L’être humain doit la vouloir et s’y engager fermement.
Troisièmement, c’est l’accueil et la réconciliation. Dieu, qui veut se réconcilier l’humanité entière, est toujours heureux lorsque nous quittons librement nos éloignements pour aller vers lui. Il nous accueille avec grande joie et nous invite en même temps à faire pareil vis-à-vis de nos frères et sœurs : « Allez chercher le veau gras et tuez-le, car il nous faut manger et faire la fête : 24mon fils que voici était mort et il est revenu à la vie, il était perdu et il est retrouvé.’ Et ils commencèrent à faire la fête (…). Le père lui dit : ‘Toi, mon enfant, tu es toujours avec moi et tout ce qui est à moi est à toi. 32C’est maintenant qu’il fallait faire la fête et se réjouir, car ton frère que voilà était mort et il est revenu à la vie ; il était perdu et il est retrouvé !’ » (Lc 11, 23-24. 31-32).
Prions pour que le Seigneur brise tout ce qui nous sépare de lui, qu’il nous donne la force de revenir à lui et nous établisse en vrais artisans de la réconciliation entre l’humanité et lui, ainsi qu’entre nous les humains. Amen..
Abbé Georges NJILA, Curé
