« FRATERNITE ET COMMUNAUTE. QU’AS-TU FAIT DE TON FRERE ? »

Lectures : Première lecture : Ez 33, 7-9 ; Ps 94 (95), 1-2, 6-7ab, 7d-8a.9 ; Deuxième lecture : Rm 13, 8-10 ; Evangile : Mt 18, 15-20

Frères et Sœurs dans le Seigneur,

Nous célébrons le 23^e dimanche du temps ordinaire dans l’année liturgique A. les textes proposés en ce dimanche nous rappellent un devoir chrétien important : sauver la fraternité avant toute chose et au-delà de tout. C’est pourquoi, la question de Dieu à Caïn résonne encore dans nos oreilles : qu’as-tu fait de ton frère ? Il est spécialement question de placer l’amour fraternel au centre de la relation entre membres de la communauté. De la première lecture à l’évangile, les textes nous rappellent cette exigence fondamentale de la vie chrétienne qu’est l’amour fraternel.

Dans la première lecture, Dieu lui-même suscite Ezéchiel pour qu’il soit le guetteur : « Fils d’homme, je fais de toi un guetteur pour la maison d’Israël » (v.7), qu’il transmette les avertissements de Dieu à son peuple. C’est un véritable travail de prophète qu’il est appelé à accomplir au milieu de ses frères : mettre en garde celui qui court le danger de s’éloigner de Dieu. S’il n’accomplit pas cette tâche, il sera responsable de la ruine de ses frères, on lui demandera compte de leur sang. Au contraire, s’il avertit le méchant et qu’il ne se détourne pas de sa conduite, le prophète ne sera pas coupable. Mutatis mutandis, tout chrétien est prophète (de par le baptême), il est établi guetteur, et donc responsable en partie du sort de ses frères. Nous sommes appelés, au nom de l’amour fraternel, à veiller les uns sur les autres et même à rappeler celui qui fait fausse route, qui fait des grands pas en dehors du chemin.

Pour ce faire, il nous faut avoir beaucoup d’amour, de tendresse, de douceur, de patience pour ne pas laisser son frère s’égarer. Dans l’extrait de l’évangile d’aujourd’hui Jésus donne quelques indications visant à promouvoir une relation fraternelle et communautaire apaisée : « Si ton frère a commis un péché contre toi… » C’est la loi de l’amour qui doit primer avant tout. Ce chapitre de l’évangile de Matthieu traite principalement de ce problème de rapport entre les membres de la communauté chrétienne, les disciples de Jésus. Tout part de la question des disciples à Jésus : « Qui donc est le plus grand dans le royaume des cieux ? » Alors Jésus donne tout une série d’enseignement pour dire aux disciples qu’en tout, il faut aimer. Car, celui qui aime a parfaitement accompli la loi, dit Saint Paul. Ce problème nous intéresse encore fortement aujourd’hui. Que de conflit ! Que de rancœur ! Que de médisance ! Que de séparation ! Que de complot entre frères, entre chrétiens ! Alors qu’as-tu fait de ton frère ? Une question qui, pensons-nous, vaut la peine d’être posée.

Saint Paul dans la deuxième lecture martèle encore sur la question de l’amour fraternel : « n’ayez de dette envers personne, sauf celle de l’amour mutuel, car celui qui aime les autres a pleinement accompli la loi. […] Tu aimeras ton prochain comme toi-même» (vv. 8. 9). Aux chrétiens qui se posaient tant de questions concernant leur rapport avec les autorités de l’Etat, leur rapport vis-à-vis de la loi, Saint Paul ramène tout, il centralise tout sur un seul commandement : l’amour du prochain!

Abbé Irénée MBAKI