Homélie du dimanche 13 Février 2022

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6è Dimanche du TO, Année Liturgique C

"Ayons confiance en Dieu"

Chers frères et sœurs dans le
Christ,

La liturgie de la Parole de ce 6ème
Dimanche du Temps Ordinaire met en exergue l’attitude fondamentale d’un enfant
de Dieu que nous sommes tous depuis notre Baptême : c’est la confiance
en Dieu
présentée à travers la version lucanienne des béatitudes.
Jésus a dû les proclamer aux
Galiléens, en un temps où pour eux, comme pour nous aujourd’hui, la vie était
extrêmement difficile et incertaine : vous qui souffrez, vous êtes les
premiers que Dieu regarde, et tout ce qu’ont promis les prophètes est pour
vous.

Luc structure son récit de béatitude en
deux : le relèvement et les lamentations. D’abord, le
relèvement.
Les trois béatitudes vont à ceux qui n’ont pas ce qui est
nécessaire pour une vie pleinement humaine. Elles annoncent un renversement de
la situation actuelle, comme dans le Magnificat (cf. Luc 1, 46-55), et les
pauvres seront les premiers à travailler à l’œuvre de salut du monde, sans pour
autant dire que les pauvres sont toujours meilleurs. Elles promettent un
renversement. Le royaume signifie alors une nouvelle société : Dieu
bénit le pauvre qui place sa confiance en lui, mais non la pauvreté.

Ensuite, Luc présente des lamentations qui rappellent celles d’Isaïe (cf. Is
65, 13-14). Ce sont des lamentations, comme on en faisait pour les morts, non
des malédictions
. Car si le riche oublie Dieu, il peut devenir imperméable
à la grâce (cf. Luc 12, 13 ; 16, 19-31). Ces lamentations sont un signe de
l’amour de Dieu pour les riches aveuglés, c’est-à-dire ceux qui se croient
suffisants au point de se passer de Dieu ; comme les béatitudes pour les
pauvres, c’est-à-dire tous ceux et toutes celles qui s’ouvrent à Dieu. Car Dieu
les aime tous, mais de façon différente. Il affirme aux premiers qu’il va
détruire les structures de l’injustice, et il donne un avertissement aux
autres : la richesse sans Dieu ou en dehors de lui apporte la mort.

Tirons à présents quelques leçons de vie
chrétienne. J’en propose trois.

Premièrement, c’est le désir du bonheur.
C’est un droit pour toute personne que Dieu a créée à son 
image. C’est l’expression temporelle de l’accomplissement ultime que Dieu accorde à la fin des temps. Dieu n’encourage ni la misère ni la pauvreté. Il veut que nous vivions dignement. 

Nous devons donc aspirer au bonheur et le recherche honnêtement, avec et en Dieu. 

Les autres chemins ne peuvent conduire qu’aux bonheurs funestes et mortels, ceux qui ne procurent pas la vie éternelle. C’est une vie de l’incertitude. C’est ce que Dieu nous dit, dans la première lecture, à travers le prophète Jérémie : « Maudit soit l’homme qui met sa confiance dans un humain (…). Il ne verra jamais arriver le bonheur. Béni soit l’homme qui met sa confiance en Yahvé (…). Il ne craint pas les années sèches et porte toujours du fruit » (Jr 17, 5-8).

Deuxièmement, c’est la vie éternelle. C’est le bonheur que Dieu réserve éternellement aux siens. Si nous avons la foi en Jésus-Christ, si nous plaçons notre confiance en Dieu, la mort ne nous retiendra pas captifs. Comme et avec le Christ, nous nous relèverons de la mort pour vivre éternellement avec Dieu. Voilà pourquoi, notre vie de chaque jour, caractérisée par la pleine confiance en Dieu, doit avoir cet objectif : vivre dans la béatitude éternelle.

Troisièmement, restons vigilants : que ce que nous possédons, ou que Dieu nous a donné, ne nous sépare ni de Dieu ni des autres. Au contraire, qu’il devienne motif d’action de grâce et de pratique de charité. De même, le fait de manquer maintenant ne doit nullement nous révolter contre Dieu ou contre les autres ; plutôt l’occasion de nous y ouvrir avec grande confiance et humilité. Discernons les faux applaudissements et les mauvais conseils pour ne pas trébucher quand nous sommes dans l’abondance ou dans le manque.

Que Dieu donne à tous les membres de notre Communauté paroissiale et Universitaire d’être vigilants et attentifs les uns envers les autres, de placer humblement notre confiance en lui, de lui rendre continuellement grâce de notre situation et de pratiquer la charité. Amen.

 

Abbé Georges NJILA, Curé