Homélie du dimanche 24 septembre 2023 : 25e dimanche du Temps Ordinaire Année Liturgique A

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 « LA JUSTICE DE DIEU QUID ? »

Frères et Sœurs dans le Seigneur,

  1. 1. Dans l’Évangile de ce dimanche, le Seigneur nous explique le mystère du royaume sous forme d’un discours analogique : « Le royaume des cieux est comparable au maître d’un domaine […]». L’accès à la compréhension du mystère – c’est-à-dire de la réalité supérieure, invisible -est médiatisé par l’attention sur le déroulement du vécu quotidien. Que constatons-nous alors dans ce récit ? Le maître du domaine est toujours en mouvement, à la recherche des ouvriers pour sa vigne. La récurrence du verbe « sortir » nous en donne la preuve : « […] sortit dès le matin afin d’embaucher des ouvriers pour sa vigne […] Sorti vers neuf heures, il en vit d’autres qui étaient là, sur place, sans rien faire […] Il sortit de nouveau vers midi, puis vers trois heures, et fit de même. Vers cinq heures il sortit encore […]».

2.Une telle récurrence nous parait suggestive. Elle indique que le mystère du royaume est une réalité dynamique. C’est une démarche. Le Seigneur est celui qui, le premier, prend la généreuse initiative de venir à la rencontre de l’homme. Pourquoi ? Pour la justifier bien évidemment. Cette justification se révèle, à première vue dans le texte, comme une rémunération d’un juste salaire : « Appelle les ouvriers et distribue le salaire, en commençant par les derniers pour finir par les premiers […] quand vint le tour des premiers, ils pensaient recevoir davantage, mais ils reçurent, eux aussi, chacun une pièce d’un denier ». Cette manière de procéder suscite l’indignation des premiers venus : « Ceux-là, les deniers venus, n’ont fait qu’une heure, et tu les traites à l’égal de nous, qui avons enduré le poids du jour et la chaleur ».

3. Oui, « Qui en effet a connu la pensée du Seigneur, pour pouvoir l’instruire ? » 1Co 2, 16. « […]mes pensées ne sont pas vos pensées, et vos chemins ne sont pas mes chemins, oracle du Seigneur » Is 55, 8. La pensée du Seigneur, sa logique ou sa manière de fonctionner est toujours une surprise pour l’homme. Sa justice notamment va au-delà des calculs humains. Elle consiste non seulement à donner à chacun ce qui lui est dû mais elle est essentiellement Rédemption, Réhabilitation, miséricorde. Celle-ci est la grâce sanctifiante accordée à tous de la même manière. Car tous, nous sommes pécheurs : « si nous disons que nous n’avons pas de péché, nous nous abusons, la vérité n’est pas en nous » 1 Jn 1, 8.

4. Si notre conscience nous accuse, nous afflige, nous livre les sentiments d’être inutile, réduit à néant, n’ayons pas peur. Dieu est plus grand que notre conscience. Implorons courageusement sa miséricorde qui nous justifie et donc nous sauve. Le Pape François nous exhorte pertinemment bien à ce sujet : « Nous avons toujours besoins de contempler le mystère de la miséricorde. Elle est source de joie, de sérénité et de paix […]La miséricorde c’est l’acte ultime et suprême par lequel Dieu vient à notre rencontre » Pape François, Misericordiae Vultus n°2.

 

Abbé Pacôme LIKOBE, Vicaire