Homélie du Jeudi Saint : Jeudi 06 Avril 2023

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« CELEBRATION DE L’AMOUR DU CHRIST DANS SON EUCHARISTIE ET INSTITUTION DU SACERDOCE »

Lecture : 1ère Lecture : Exode 12, 1-8. 11-14 ; 2ème Lecture : 1 Corinthiens 11, 23-26 ; Evangile : Jean 13, 1-15

 

Frères et sœurs dans le Christ,

Bien aimé de Dieu, nous avons l’habitude de célébrer le jeudi  saint chaque année. Que cela nous rapporte-t-il  de par les enseignements reçus ou bénéficiés ? Peut-être pas grand-chose.  Voilà ce qui nous amène à le vivre comme une habitude. D’emblée nous tombons dans la routine. Nous sommes presque les mêmes personnes. De fois, nous avons même peur, nous nous posons tant de questions le concernant. Nous sommes venus à la messe aujourd’hui malgré nous.

Mais j’aimerai dire à quelqu’un en usant simplement des mots de Dieu à l’endroit de Moïse et Aaron : « ce mois-ci, sera pour vous le premier des mois, il marquera pour vous le commencement de l’année ». Bien aimé de Dieu cela insinue qu’une ère nouvelle commence dans notre vie. Etant donné que nous tendons vers la raison de notre croyance, de notre foi qui est la Pâques. (1 Cor 15, 14)

A la suite de ce propos aimable, Dieu s’adresse à la communauté par l’entremise de Moïse et d’Aaron en leur demandant :

  • De prendre l’agneau sans défaut et de le manger. Cet anneau qui est la préfiguration de Jésus au monde (il a tout fait excepté le péché). A nous aujourd’hui, il nous dit de prendre l’agneau immolé qui est Jésus (son corps et son sang). Cette prise conditionne une nouvelle ère, un changement dans notre vie. Et cela va de pair avec la charité d’autant plus qu’on remarque en sourdine une note : de partager la viande avec le voisin le plus proche (commencer toujours à faire le bien à Jérusalem) comme pour dire, ça ne sert à rien de chercher à plaire quelqu’un qui est loin lorsqu’on abandonne à son triste sort notre voisin ;
  • De placer le sang sur le linteau de la porte. Le sang signe de l’identification des enfants de Dieu face à l’ange exterminateur, signe de la sécurité, de protection. Si hier, c’est le sang de l’agneau sans défaut qui avait protégé les enfants d’Israël face à la mort. A nous et pour nous, c’est le sang de Jésus versé sur la croix avec ses cinq plaies. (Jean 19). Il nous rachète d’un prix hors pair par son sang.  Bien aimé de Dieu, une ère nouvelle et effective si nous nous abandonnons entre les mains de Jésus. Si nous trouvons en son corps et à son sang notre identification, notre protection, notre raison de vivre…  bien aimé de Dieu, seul Jésus nous sauve et nous protège, il est notre garantie et non la tante, l’oncle moins encore les fausses promesses du monde (Singa na loketo, la marmite sous le lit…). Faisons énormément attention de ne pas tomber dans ce piège du monde. Aidons Dieu à nous aider (Slogan de Radio Marie « aidons Marie à nous aider) facilitons la tâche à Dieu en respectant sa parole et ses préceptes.

Et vient enfin en cette première lecture une  recommandation : ce jour sera pour vous un mémorial. Voulant perpétuer cela, le Christ institut l’Eucharistie et appelle à lui les hommes qui guideront son peuple dans la deuxième lecture.

Qui mange son corps et boit son sang, doit s’identifier à lui. Jeudi Saint : célébration de l’amour du Christ, de l’eucharistie et du Sacerdoce. Les adeptes du Christ doivent s’aimer mutuellement sans intérêt, un amour sans limite. Ainsi, l’évangile nous enseigne :

  1. l’amour des ennemis. Jésus sait et connait son adversaire dans son entourage, mais il l’aime jusqu’à partager avec lui son repas qui est son corps. Jésus a aimé les siens jusqu’au bout. Bien aimé de Dieu, pratiquons-nous un tel amour ? Où se trouve dans notre monde l’amour vrai du Christ qui pleura Lazare (Voilà comme il l’aimait. Jean 11, 36). Nous nous aimons seulement nos frères du sang, de notre confession religieuse, de notre rang social… mais le Christ en instituant l’Eucharistie, le sacrement de l’amour, nous invite à nous aimer sans condition. En nous donnant son corps et son sang. Est-ce réellement nous communions en cela ?

Ainsi saint Augustin nous invite à avoir une bonne disposition du cœur. On le voit, le Christ a donné son corps et son sang à Juda et le diable se manifesta en lui. C’est parce qu’il n’était pas disposé à recevoir Jésus. Tachons de communier à son corps et à son sang, et non à une chose qui nous éloignera de Dieu. N’est-ce pas disons- nous que l’eau suit toujours la forme du récipient ?

  1. l’amour service et humilité. Un roi de son état, Jésus, se rabaisse pour faire du bien à un pécheur. Lui qui est propre, sans défaut, sans péché, sans microbe, il touche les microbes, la saleté des pieds en vue de nous rendre propres, sa nature. Seuls les humbles peuvent agir ainsi. En leur nettoyant les pieds, il nettoie aussi leur cœur afin qu’ils l’aient dans leur cœur. D’où l’important du sacrement de pénitence.

Le lavement des pieds était un travail réservé aux esclaves, ces esclaves étaient vendus à trente pièces. Demain, Juda le vendra à ce montant et lui aujourd’hui exerce ce travail : un roi serviteur.  Sa pédagogie part de la pratique à la théorie, il les lave les pieds et les invitent à faire de même. C’est différent de nôtre, la théorie précède la pratique, voire pas de pratique. En ceci, Paul VI nous rappelle que « le monde a plus besoin de témoins et non de bons parleurs ». Franchement c’est un exemple à suivre.  Quel exemple donnes –tu à ta femme, à ton mari et à tes enfants ? Ne donnes-tu pas simplement des principes, des théories, n’imposes-tu pas cela aux gens sans que tu les aies fait d’abord ?

Tenons pour de vrai, la charité bien ordonnée commence par soi-même. Une ère nouvelle commence lorsque tu imites Jésus.

Cet amour du Christ lui a poussé à instituer le sacerdoce ministériel, qui n’est qu’un service :

  • le prêtre est au service du Christ car il pratique cette recommandation « faites ceci en mémoire de moi » il continue et pérennise l’œuvre du Christ.  Il est le reposoir de l’Esprit du Christ, il répand le parfum de l’Esprit du Christ ;
  • le prêtre est au service du peuple de Dieu. Ayant l’esprit du Christ, le prêtre vous bénit, il devient l’occasion de votre bénédiction. Sans lui, il n’y a pas de messe, il se consacre pour vous. Vous avez intérêt à l’aimer et non à le haïr, à le soutenir dans le bon et non à le maltraiter, à le choyer, à prier pour lui, à lui venir en aide… Ne le vilipendez pas.

A nous les prêtres, chers pères et confrères, mimons et méditons cette parole du missel : « … en faisant ainsi mémoire de la mort et de la résurrection de ton fils Jésus-Christ notre Seigneur, nous t’offrons seigneur le pain de la vie et la coupe du salut. Et nous te rendons grâce car tu nous a estimés dignes de nous tenir devant toi pour te servir ».

Abbé Deo LUZOLO, Vicaire dominical