Homélie du 01 Janvier 2023 : Solennité de la Sainte Marie, mère de dieu (maternité divine)
«DEVOTION MARIALE»
Chers frères et sœurs dans le Seigneur,
En ce 1er jour de l’année, l’Eglise célèbre la Maternité divine : depuis le Concile d’Ephèse en 431, Marie est proclamée, Mère de Dieu (Théotokos). En d’autres termes, « Marie est devenue en toute vérité Mère de Dieu, par la conception humaine du Fils de Dieu dans son sein. Ainsi, elle est Mère de Dieu non pas parce que le Verbe de Dieu a tiré d’elle sa nature divine, mais parce que c’est d’elle qu’il tient le corps par lequel il est dit naître selon la chair ».
La méditation de ce jour portera sur la relation que l’on a vis-à-vis de la Vierge Marie (dévotion mariale) et celle qu’elle a vis-à-vis de Dieu.
La dévotion mariale décrit la relation (ou l’attachement) que l’humanité a ou devra avoir envers la Vierge Marie. Elle se fonde sur cette grande et grave vérité : elle est la Mère du Verbe fait chair, comme Saint Paul le démontre dans la 2ème lecture : « Mais lorsque fut arrivée la plénitude des temps, Dieu envoya son Fils, né d’une femme » (Ga 4, 4). Nous nous attachons à Marie sous ses deux visages : d’une part, elle est Mère de Dieu. Ce qui implique notre devoir de vénération ; d’autre part, elle est notre Mère. Ce qui implique notre dévotion filiale.
I. Marie, Mère de Dieu (Verbe incarné)
La solennité de ce jour nous offre trois soubassements scripturaires pour cette vérité de foi. D’abord, comme l’affirme Saint Paul, la figure de la Femme-Mère est associée à l’affirmation de la divinité du Fils : celui que la femme met au monde est le Fils de Dieu. Ensuite, la figure de la Vierge Marie est associée à celle de son Divin Fils. Là où est le Fils, là aussi est sa mère : « Ils y allèrent sans perdre un instant et trouvèrent Marie et Joseph ainsi que le petit enfant déposé dans la mangeoire » (Lc 2, 16). Enfin, Mère de Dieu, Marie est aussi la Mère des frères et sœurs de Jésus.
II. Marie, notre Mère : c’est lien que Jésus a créé entre Marie et nous
1° C’est Jésus lui-même qui nous communique ce privilège. Il crée le lien de maternité et de filiation entre Marie et tous ses disciples. Sur la croix, Jésus prend sa propre mère et la donne pour Mère à celui (Jean) ne lui est pas co-engendré biologiquement pour qu’elle devienne vraiment sa mère. Inversement, il prend celui qui n’est lui pas biologiquement frère et le donne à sa propre mère pour qu’il devienne vraiment son fils : « Il dit à la Mère : Femme, voici ton fils. Ensuite il dit au disciple : Voici ta mère » (Jn 19, 26-27). Ce lien mystique et profond n’est possible qu’à l’aide de la foi qui nous unit spirituellement et fortement au Christ.
2° Nous sommes enfants de la Vierge Marie par un lien spirituel qui nous unit au Christ. Il ne s’agit pas d’une filiation biologique mais de foi : « Mais à tous ceux qui l’ont accueilli, il a donné le pouvoir de devenir enfants de Dieu. Oui, quand ils ont cru en son Nom, ils sont nés, mais non pas du sang, ni d’un appel de la chair, ni de la volonté d’un homme : ils sont nés de Dieu » (Jn 1, 12-13), et par le don de l’Esprit Saint (cf. Ga 4, 6).
3° Être enfants de Marie, c’est aussi assumer son combat contre le Mal. C’est ce que nous dit Saint Jean : « Furieux contre la femme, le dragon est parti en guerre contre le reste de ses enfants, ceux qui observent les commandements de Dieu et gardent les déclarations de Jésus » (Ap. 12, 17). Avec notre Mère du Ciel, nous affronterons le Serpent antique et, comme elle, nous serons victorieux.
4° Être enfants de Marie, c’est recevoir en héritage les bénédictions divines : « Voici comment vous bénirez les fils d’Israël. Vous direz : Que Yahvé te bénisse et te garde ! Que Yahvé fasse briller sur toi son visage, qu’il te prenne en grâce ! Que Yahvé tourne vers toi son visage et te donne la paix ! » (Nb 6, 23-26). Ce qui est logique. Car Marie est la « Comblée de grâce ».
Abbé Georges NJILA, Curé