Dimanche 20 aout 2023 : 20° dimanche du Temps ordinaire Année Liturgique A

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« LE SALUT FACE AUX PAÏENS »

Lectures : Isaïe 56,1. 6-7; Psaume 66 ; Romains 11,13-15. 29-32 ; Matthieu 15,21-28

Frères et Sœurs dans le Seigneur,

Bien aimés de Dieu, en ce vingtième dimanche du temps ordinaire de l’année liturgique  A, les textes liturgiques nous prouvent à suffisance que le salut n’est pas seulement l’apanage des juifs. Il nous concerne tous. Et saint jean de dire : « car Dieu a tant aimé le monde, qu’il l’a donné son Fils unique, afin que quiconque croit en Lui ne périsse point, mais qu’il ait la vie éternelle » (Cfr Jean 3,16). Aujourd’hui l’accent est mis sur nous les païens (les étrangers de la terre d’Israël).

En effet, la première lecture nous parle de la cohabitation des enfants d’Israël avec les étrangers juste après leur retour de l’exil. Pour les Israelites ancrés dans la tradition, ne peut être sauvé que celui qui est circoncis. Et voilà qu’ils voulaient imposer cela aux étrangers. Ceci est notre comportement, nous imposons à nos contemporains de toujours passer sur notre chemin pour gagner ou bénéficier de quelque chose, même s’ il y a un autre moyen plus facile. Facilement nous dénigrons les frères et sœurs qui n’ont pas suivi notre cursus ; nous doutons de leurs diplômes, leurs formations, leurs connaissances et compétences…

En ce jour, nous chrétiens, devons imiter Dieu  qui par l’entremise du prophète Isaïe nous montre le chemin qui conduit facilement au salut: l’observance de droit, l’observance du sabbat, la pratique de la justice et la foi. Bien frères et sœurs, nous avons le devoir de faciliter aux nôtres la tâche en toutes matières confondues : du point de vu spirituel (concernant le salut), et du point de vu de la connaissance terrestre. Dieu n’est pas compliqué ne nous compliquons pas et ne compliquons pas non plus nos semblables.

Bien aimés de Dieu, nous chrétiens sommes censés :

Observer le droit : Le droit va de pair avec le devoir. Nous revendiquons nos droits, acceptons que les uns et les autres revendiquent aussi de nous des droits. Là où ma liberté prend fin que je tolère celle de mon voisin(e). Au fait, il m’est demandé d’observer les droits beaucoup plus des uns et des autres. Qu’ils vivent selon leur droit, aisément ; qu’ils aient un bon traitement de la vie. Cette recommandation voudrait que je me mette à la place des autres. Ainsi la règle d’or : « Ce que tu veux qu’on te fasse, fais-le aussi pour autrui » (Cfr Matthieu 7,12).

Pratiquer la justice : Nous devons être impartiaux dans nos jugements non seulement à l’égard de notre entourage, mais aussi et surtout être justes envers nous-mêmes. Nous devons aimer la justice afin d’en vivre. Notre Dieu est le soleil de la justice. Donnons à chacun ce qui lui revient, son dû. Et recevons en âme et conscience ce que nous vallons. Le cardinal Etsou d’heureuse mémoire disait au cours d’une messe pendant l’homélie : « tout le monde déplore l’injustice et personne ne vit de la justice ».

Observer le sabbat : Il est question de ne pas profaner le sabbat (le jour du Seigneur) par des pratiques malsaines, malveillantes. Si nous visons son royaume, réservons-lui son jour. Il est même inquiet de remarquer que nous complotons contre nos semblables le sabbat ; nous les tuons physiquement, financièrement (économiquement) voire spirituellement le jour du Seigneur. Sanctifions le jour du Seigneur en lui rendant grâce et gloire pour tous ses bienfaits.

Dans l’évangile, Dieu nous parle de la foi comme piste nous conduisant au salut. De cette femme étrangère qui nous représente tous, nous apprenons que : Dieu cède, change des positions devant une prière faite avec une forte ou ferme foi. Bien aimés, cette femme reconnait que Jésus est Dieu. Il est l’appui qui ne manque jamais, Il est le seul sauveur par excellence. Etrangère comme nous, elle laisse de côté sa tradition, son coutume, ses divinités et recourt à Jésus. Laissons tomber nos traditions qui nous éloignent du salut, revenons à Jésus et ne le mélangeons pas avec des mauvaises  pratiques.

En disant « aie pitié de moi » cette femme opte pour Jésus toute sa vie. Elle demande pardon pour toutes sortes d’égarements et n’y retourne plus. En cette étrangère, nous louons sa bravoure. Elle intercale Jésus, sa foi pousse Jésus à changer son programme de la journée. Jésus est séduit par sa foi. Malgré l’attitude de Jésus voire sa réponse, elle ne se décourage pas, elle persévère. Nous ne devons pas nous fatiguer puisque notre requête n’a pas encore trouvé satisfaction. Cette femme nous invite à rester tenaces face aux positions, propos, attitudes du monde à notre égard, nous qui abandonnons facilement à cause d’une incompréhension, d’un refus… Ayons un grand cœur et soyons patients dans la vie : tout arrive à celui qui sait attendre. Elle dira : «  les petit chiens mangent les miettes qui tombent de la table de leurs maîtres » (Cfr Matthieu 15,27). Comme pour dire, ne nous jalousons pas. Chacun a son tour chez le coiffeur, dit-on. Il est donné à certains la chance de nous précéder et à d’autres de venir juste après nous. Quant à nous ne ratons pas la grâce d’être sauvés.

Abbé Deo LUZOLO, Vicaire dominical