Homélie du 02 Octobre 2022 : 27ème Dimanche du TO/C

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« VIVRE DANS LA FOI »

Chers frères et sœurs dans le Seigneur,

Le mois d’octobre, dans l’Eglise, a deux particularités : Mois du Saint Rosaire et Mois de la mission. Nous sommes invités à prier et à agir, à travailler pour que le monde connaisse davantage Dieu. C’est pourquoi, en ce 26ème Dimanche du Temps Ordinaire, notre médiation articulera Foi et Vie. Nous commencerons par un constat assez répandu. Nous finirons par indiquer les aspects du rapprochement entre foi et vie.

  1. Constat : écart entre la foi et la vie quotidienne. De nos jours, est assez répandue la théorie d’une séparation entre la foi et la vie : la foi serait une attitude purement intellectuelle, une prise de position purement théorique, sans aucune incidence sur le cours de notre vie. Et pourtant, elle est un engagement de toute la vie et pour toute la vie. Dans l’évangile, le Christ la présente comme un facteur de transformation de la société ou un facteur du développement : « Si vous avez un peu la foi, gros comme une graine de moutarde, vous direz à cet arbre : Arrache-toi et plante-toi dans la mer, et il vous obéira» (Lc 17, 9). Ce qui manifeste déjà ce lien entre foi et vie (société). L’évangile de ce jour nous invite à briser ce hiatus entre foi et vie. Et la demande des apôtres : « Seigneur, augmente (ou donne-nous) en nous la foi » (Luc 17, 5) peut être comprise comme le désir de maturité dans la foi : passer de la foi comme simplement principe de connaissance des réalités révélées à la foi comme principe d’activité dans la vie (société). Les deux approches de la foi ne s’opposent pas mais se complètent. Ainsi, c’est à travers la qualité de la vie et des engagements qu’il convient désormais de vérifier la qualité de la foi des croyants. Voici donc quelques aspects de la foi engagée dans la vie.
  2. Quelques aspects de la foi engagée dans la vie. Intensité et la gratuité. En effet, pour mettre en relief la valeur d’une foi même petite, mais solide, le Christ insiste sur les effets qu’elle peut produire, par exemple changer de place même l’arbre le plus profondément enraciné. Pour insister sur la foi comme don de Dieu, il donne l’exemple du serviteur qui place le service de son amour avant de pourvoir à ses propres besoins (cf. Luc 17, 10). Deux leçons : il faut s’attacher à Dieu pour transformer la société et il faut s’oublier pour rendre un bon service aux autres, en particulier à travers l’évangélisation comme Saint Paul le recommande à Timothée dans la deuxième lecture. 2. Confiance et patience. Par le Prophète Habaquq, Dieu nous apprend que la foi est confiance en lui et se manifeste par la patience. Ce sont ces vertus qui doivent caractériser les actions menées dans la foi, comme : la transformation de la société, la conversion des pécheurs, la réconciliation. Un croyant doit ressembler plus à un agriculteur (il sème et attend avec patience et confiance la récolte) et non à un chasseur qui va pour attraper son gibier. S’il n’a rien ce jour-là, il est triste.

Fasse le Seigneur qu’en ce Mois de la mission et du Rosaire, notre foi se manifeste à travers notre engagement patient et confiant pour une société humaine et humanisante, avec la grâce que Dieu accorde et l’intercession de la Vierge Marie. Amen.

Abbé Georges NJILA, Curé