Homélie du 18 décembre 2022 : 4ème Dimanche de l’Avent
«Le Seigneur est tout proche, préparons-nous à l’accueillir»
Frères et sœurs,
Depuis hier, nous sommes entrés dans la Férie privilégiée de l’Avent. C’est la période où toutes les célébrations sont directement axées sur le mystère de l’Incarnation. Seuls quelques jours nous séparent de la célébration de Noël. Le mystère de l’Incarnation est plus que jamais proche de nous.
Voilà pourquoi, la liturgie de la Parole de ce jour converge notre attention sur les éléments essentiels du mystère de l’Incarnation et nous invite à y méditer.
1° L’Incarnation est l’initiative propre de Dieu. C’est lui qui a décidé, pour notre bien, que son Verbe (Logos) s’incarne. C’est ce que dit le Prophète Isaïe dit dans la première lecture : « Écoutez, maison de David ! Il ne vous suffit donc pas de fatiguer tout le monde, voulez-vous aussi fatiguer mon Dieu ? Eh bien, le Seigneur lui-même va vous donner un signe. Voici : La jeune femme est enceinte, elle enfante un fils et lui donne ce nom : Emmanuel, “Dieu-avec-nous” » (Is. 7, 13-14). Le salut que le Verbe de Dieu nous apporte est avant tout, le soin que Dieu, dans sa bonté, administre aux hommes et femmes pécheurs que nous sommes, en réponse à nos cris et misères : « J’ai vu mon peuple humilié en Égypte et j’ai entendu ses cris lorsque ses surveillants le maltraitent. Oui, je connais ses souffrances ! Je suis donc descendu pour le délivrer de la main des Égyptiens et pour le faire monter d’ici vers une terre spacieuse et fertile, un pays où coulent le lait et le miel, là où habitent les Cananéens, les Hittites, les Amorites, les Périsites, les Hivvites et les Jébusites. Le cri des Israélites est maintenant venu jusqu’à moi, j’ai vu les mauvais traitements que leur infligent les Égyptiens » (Ex. 3, 7-9). Devant cette attitude Dieu, il est agréable de notre part de l’accueillir.
2° Dieu a besoin des collaborateurs pour réaliser son initiative. Saint Augustin a dit que Dieu n’a d’autres mains que les nôtres pour agir dans le monde. Dans cette perspective, pour accomplir le dessein de l’Incarnation de son Verbe, son Fils unique, Dieu a sollicité la libre coopération de la Vierge Marie : « le Seigneur lui-même va vous donner un signe. Voici : La jeune femme est enceinte, elle enfante un fils et lui donne ce nom : Emmanuel ». Aujourd’hui, Dieu veut que chacun de nous comme Saint Joseph, renonce librement à ses projets personnels pour adhérer à sa vision : sauver l’humanité. L’Evangile met en exergue la figure de Saint Joseph qui a su renoncer à ses prévisions pour accepter d’accomplir ce que Dieu lui demande : « “Joseph, fils de David, n’aie pas peur de prendre chez toi Marie, ton épouse. La voilà enceinte par l’intervention de l’Esprit Saint ; elle mettra au monde un fils et tu lui donneras le nom de Jésus ; car c’est lui qui sauvera son peuple de ses péchés. Tout cela fut donc l’accomplissement de ce que le Seigneur avait dit par la bouche du prophète (…). Quand Joseph se réveilla, il fit ce que l’ange lui avait ordonné et il prit avec lui son épouse » (Mt 1, 20-21. 24). Comme Joseph et Marie, soyez prêts à accomplir la volonté de Dieu. Car c’est pour notre salut et le bien de l’humanité.
3° Parler aux autres de la part et avec la grâce du Seigneur. Le lieu privilégié où nous sommes invités à collaborer à l’œuvre de Dieu, c’est l’annonce de l’Evangile ou l’exercice de notre fonction prophétique. En effet, Dieu, le premier, nous a donné sa Parole (cf. Jn 3, 16). Imitons son exemple pour apporter la même Parole aux autres : « C’est de lui, Jésus Christ, notre Seigneur, que nous avons reçu cette grâce et cette mission : amener toutes les nations païennes à suivre la foi pour la gloire de son Nom » (Rm 1, 4-5).
En nous préparant à accueillir le Verbe de Dieu qui va s’incarner, engageons-nous pour que le Verbe de Dieu trouve de la place dans la vie de chaque être humain et chaque famille. Amen.
Abbé Georges NJILA, Curé