Homélie du Dimanche 05 Février 2023 : 5ème Dimanche du temps ordinaire Année Liturgique A

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« QUE VOTRE LUMIERE BRILLE »

Lecture : Première Lecture : Isaïe 58 7–10/Psaume : Psaume 112 4–9/Deuxième Lecture : 1·Corinthiens 2 1–5/Évangile : Matthieu 5 13–16

Frères et sœurs dans le Christ,

La liturgie de la Parole de ce 5ème Dimanche du Temps Ordinaire se focalise sur deux aspects de notre identité chrétienne catholique : Sel et lumière. Mais aujourd’hui, je voudrais insister seulement sur la lumière, en nous invitant à faire briller la lumière que nous devenus depuis notre baptême. Trois éléments : la notion chrétienne de la lumière, les tâches de la lumière et les défis de la lumière.

I. Sens chrétien de la lumière (c’est quoi la lumière pour nous chrétiens).

Dans la Bible, la lumière, c’est Dieu lui-même : « Dieu est lumière, il n’y a donc rien en lui de ténèbres » (1 Jn 1, 5). Jésus a dit : « Je suis la lumière du monde» (Jn 8, 12). La lumière renvoie à la manifestation de Dieu en toute vérité. Ainsi, lumière, vérité et vie marchent ensemble contre les ténèbres, le mensonge et la mort. Tout ce que Dieu est, fait et dit éclaire les consciences, condamne le mensonge et détruit la mort. La lumière est le 1er don que Dieu accorde à la création pour réguler sa vie au rythme de sa nature divine (cf. Gn 1, 3-5). Sans le don de la lumière, la vie de la création ne sera que désordre et obscurité. Du côté des humains, la vie de lumière signifie une vie conforme à la nature et à la volonté de Dieu. C’est pourquoi, Jésus dit à ceux qu’il a choisis pour être avec lui (cf. Mc 3, 13-14) et qui l’ont choisi et ont accepté l’idéal de vie qu’il propose : vous êtes la lumière du monde (cf. Mt 5, 14). La lumière peut signifier alors le témoignage.

II. Les tâches de la lumière (comment être lumière)

  1. Lumière qui éclaire localement. On ne peut pas allumer une lampe ici et attendre qu’elle éclaire ceux et celles qui sont dans un autre pays. La lumière commence par éclairer là où elle est. C’est l’exigence de témoigner de Dieu avant tout partout où l’on se trouve.
  2. La lumière ne s’éclaire pas mais éclaire. C’est l’exigence du service à rendre aux autres. La 1ère lecture précise la nature de ce service : la charité et la justice envers les pauvres, les plus petits.
  3. La lumière est toujours connectée à sa source. C’est l’exigence de la communion avec Dieu. Pour briller et/ou faire briller la lumière que nous sommes, nous devons nous fonder fermement sur Dieu, comme l’indique Saint Paul : « il fallait que votre foi s’appuie, non sur la sagesse humaine, mais sur la force de Dieu » (1 Co 2, 5). Quiconque veut briller sans communion avec Dieu verse dans la philanthropie creuse.

III. Les défis de la lumière (ce qu’il faut bannir ou surmonter pour être lumière).

Pour faire briller notre lumière, il y a certains défis.

  1. Ne pas mettre sa lumière ou celle des autres sous le boisseau. Par moment, nous avons honte de vivre aux yeux du monde les valeurs que Dieu nous a communiquées. Nous préférons les cacher ou les enfouir silencieusement en nous. Pire, nous empêchons les autres d’exprimer leurs valeurs.
  2. Surmonter l’hypocrisie. Elle consiste à être une lumière qui ne cherche qu’à éclairer les espaces lointains mais pas là où elle est implantée : on est bien apprécié par les autres (ailleurs) que par les siens (son milieu de vie).
  3. Viser l’évangélisation. Il est question de porter au loin le rayonnement de sa lumière. Ne pas s’arrêter seulement à son milieu de vie. Car tout le monde, dans son contexte particulier, a besoin d’être atteint par le rayonnement de notre lumière : « Que votre lumière, de même, brille devant les hommes : qu’ils voient vos bonnes œuvres, et qu’ils rendent gloire à votre Père qui est dans les Cieux» (Mt 5, 16).

       Que Dieu accorde à chacun de nous de vivre selon la lumière que nous avons reçue le jour de notre baptême. Amen.

Abbé Georges NJILA, Curé