«AIMER SON PROCHAIN COMME SOI-MEME»

Lecture : 1ère lecture : Lévitique 19, 1-2. 17-18 ; Ps 102(103), 1-2, 3-4, 8. 10, 12-13 ; 2ème  lecture : 1Corinthiens 3, 16-23 ; Evangile : Matthieu 5, 38-48

Frères et sœurs,

Nous célébrons aujourd’hui le septième dimanche du temps ordinaire dans l’année liturgique A. Nous allons commencer, au cours de cette semaine, le temps fort de Carême avec la célébration liturgique du mercredi des cendres.

Avant d’entrer donc dans ce temps fort de l’Eglise, la liturgie de la parole de ce dimanche nous convie, à travers les trois textes du jour, à l’amour sans limite de l’autre. En nous efforçant de vivre ainsi, nous nous rapprochons de Dieu qui est Saint et Parfait, nous réalisons notre vocation chrétienne, celle de toujours tendre vers la sainteté : « Vous donc, vous serez parfaits comme votre Père céleste est parfait » (Mt 5, 48)

La « loi de sainteté » dont l’extrait nous est proposé dans la première lecture tiré du livre des Lévites constitue la législation du temple de Jérusalem, laquelle invitait le peuple d’Israël, peuple choisi par Dieu, à la sainteté dans leur manière de vivre, visant ainsi l’unité de la communauté : pas d’injustice dans les affaires et dans les procès, pas de mépris de l’autre, pas de diffamation du prochain, pas de vengeance ni de rancune. Parce qu’Israël bénéficie de la présence de Dieu qui le sanctifie, il est donc appelé à vivre dans la sainteté même de Dieu. En outre, Dieu agit toujours envers Israël en lui manifestant sa grandeur par le pardon, la tendresse : « Le Seigneur est tendresse et pitié, lent à la colère et plein d’amour ; il n’agit pas envers nous selon nos fautes, ne nous rend pas selon nos offenses. Aussi loin qu’est l’orient de l’occident, il met loin de nous nos offenses… » (Ps 102, 8-12). La reconnaissance de cette grandeur de Dieu inspire la conduite d’Israël envers les autres. Ainsi doit-il en être pour nous aujourd’hui !

Saint Paul nous rappelle dans la deuxième lecture que nous sommes le sanctuaire de Dieu, le temple de l’Esprit : « Ne savez-vous pas que vous êtes un sanctuaire de Dieu, et que l’Esprit de Dieu habite en vous ?… le sanctuaire de Dieu est saint, et ce sanctuaire, c’est vous » (1Co 3, 16-17).  Nous sommes donc appelés à privilégier l’unité de la communauté qui manifeste notre adhésion au Christ, Lui qui nous conduit à Dieu, notre Père.

Le Christ vient ajouter à la loi ce qui nous rapproche de la sainteté de Dieu : l’amour sans limite de l’autre, et même de l’ennemi.  « Eh bien ! Moi, je vous dis : aimez vos ennemis, et priez pour ceux qui vous persécutent, afin d’être vraiment les fils de votre Père qui est aux cieux, car il fait lever son soleil sur les méchants et sur les bons… » (Mt 5, 44-45). Cette nouvelle loi du Christ nous révèle le secret de la perfection qui consiste à repousser toute tendance de rancœur et privilégie l’accueil et l’ouverture à l’autre.

Abbé Irénée MBAKI, Diacre