Homélie du Dimanche 26 Février 2023 : 1èr Dimanche de Carême Année Liturgique A
« Carême : en marche vers Pâques »
Lecture : Genèse 2 ,7-9 ; 3,1-7 ; Psaume 50,3-6.12-14.17 ; Romains 5, 12-19 ; Matthieu 4, 1-11
Frères et sœurs dans le Christ,
C’est depuis le mercredi dernier, mercredi des cendres que nous avions commencé avec notre Seigneur Jésus- Christ, le temps de carême, un temps fort, qui nous prépare à la fête de Pâques.
Voici les grandes lignes des enseignements de l’Eglise, à retenir pour mieux passer un fructueux carême :
- Pendant ce temps de carême, L’Eglise nous invite à vivre, comme disciple du christ, les quarante jours de jeûne et privation que Jésus lui-même a vécus dans le désert, en luttant contre le diable et ses tentations. Dans sa solitude au désert, ainsi que nous l’enseigne l’Evangile de ce Dimanche, Jésus s’est nourri de la Parole de Dieu. C’est ainsi qu’il a surmonté toutes les suggestions diaboliques, en choisissant le chemin qui lui a été tracé par le Père : le salut à travers l’humilité de la croix.
Durant ce temps fort, l’Eglise, à la suite de Jésus, nous convie à une écoute plus attentive de la Parole de Dieu (la méditer), pour y puiser la force le suivre, avant tout, au désert et, après, sur le chemin de sa Passion. Cette Parole vivante, qui devient Pain vivant dans la célébration eucharistique, nous soutient pendant notre marche de carême durant quarante jours vers la Pâques.
- L’image de la marche évoquée ci-haut, nous rappelle donc le long voyage du peuple hébraïque dans le désert, la libération et la sortie d’Israël de l’esclavage d’Égypte. (Lire Exode 12, 1-51). Ce fût un temps de miracles par le peuple de Dieu ; miracles qui se réalisent encore plus pour nous aujourd’hui.
La manne pour nous est l’eucharistie ; l’eau vive du rocher est le don de l’Esprit ; la Lumière qui nous guide est le Christ, vérité et lumière, la loi et l’Evangile. Donc pendant quarante jours de carême, nous repasserons ces événements non seulement pour réveiller en nous un simple souvenir, mais aussi et surtout pour constater leur continuation et leur accomplissement dans l’Eglise.
- Considérant la faiblesse de notre chair, le carême est surtout un cheminement de repentir et de reconnaissance de la bonté et de la miséricorde de Dieu qui, dans le Christ crucifié, appelle à lui le pécheur. Il devient alors un temps de pénitence et de conversion, en vue de nous réconcilier avec Dieu et le prochain. (Lire 2 Co 5 ,20- 6 ,2)
Cela signifie que pendant ce temps de carême, le chrétien devra retrouver le Sacrement de Pénitence et Réconciliation (confession), pour recréer l’amitié perdue avec Dieu et avec le prochain, car mort au péché, il ressuscite avec le Christ le jour de Pâques.
- Aussi, pendant ce temps de grâce nous accordé par l’Eglise, reprenons-nous, la grâce du baptême et de toute notre initiation chrétienne, pour que deviennent actuels en nous, les rencontres avec Jésus (comme celle avec la samaritaine : Jn 4, 1-30) et les miracles (sur l’Aveugle-né : Jn 9,1-38 ou sur Lazare : Jn 11,1-44). Ces faits (rencontres et miracles) sont comme la préfiguration et le symbole des prodiges qui se sont opérés lors de notre baptême.
- Pendant ce temps, le chrétien s’exerce aussi à redécouvrir le sens de l’amour fraternel et du pardon. « Il n’y a pas de plus grand amour que de donner sa vie pour celui qu’on aime » (Jn 15,13), dira Jésus, pour dévoiler l’expression de son amour envers l’homme. C’est ainsi que sur le chemin de sa passion, Jésus regarda Pierre. Ce dernier s’est souvenu d’avoir renié le Seigneur trois fois. Il a pleuré ; il a reconnu son péché. C’est ce même regard que Jésus pose sur celui qui, reconnaissant son péché, revient vers lui ; un regard plein d’amour, de miséricorde et de pardon.
- Du point de vue liturgique et pastoral, le violet domine la couleur liturgique de carême. Il exprime la pénitence la pénitence et le jeûne qui sont l’expression de sacrifice et de pénitence. Il connait cependant quelques variations : le Dimanche des rameaux, le jeudi et vendredi saints.
- Enfin, pendant ce Temps de carême, on ne dit pas ou ne chante pas le Gloria. Il en est de même pour l’Alléluia. Toutes fois, pour une solennité qui tombe en ce temps de carême, on exécute le Gloria, si cela est recommandé, comme il arrive le 19 et le 25 mars, respectivement la solennité de Saint Joseph et de l’Annonciation de la Vierge Marie.
A toutes et à tous, nous souhaitons un temps fructueux de carême. Amen.
Abbé Claude NGOMA vicaire