Homélie du IIIème Dimanche de l’Avent

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« SOYONS DANS LA JOIE »

Chers frères et sœurs dans le Christ,

Nous célébrons aujourd’hui le 3ème dimanche de l’Avent, appelé aussi le Dimanche de « Gaudete » ou de la Joie. Cette phrase de Saint Paul aux Philippiens retentira dans nos cœurs : « Gaudete in Domino semper : iterum dico, gaudete » (Réjouissez vous toujours dans le Seigneur ; je le répète, réjouissez vous !).

Frères et Sœurs,

La thématique de la joie est mise au centre de notre méditation de ce jour. Mais il est question d’être joyeux dans le Seigneur. La joie, en tant que grâce que nous recevons de Dieu, est la caractéristique principale de son Peuple. Seul Dieu doit être la source de notre joie. Une joie qui vient d’ailleurs ou qui n’a aucun lien avec Dieu doit être considérée comme une fausse joie.

La Parole de Dieu de ce dimanche présente les traits essentiels de cette joie qui doit inonder nos cœurs et notre communauté paroissiale et universelle.

  • Dieu est la source et le motif de la joie de son Peuple. Le prophète Sophonie qui invite le peuple à la joie, en indique en même temps le motif, à savoir l’action de Dieu pour son peuple et surtout sa présence bienfaisante au milieu de lui : « Pousse des cris de joie, fille de Sion (…). Car Yahvé a annulé sa sentence contre toi (…), Yahvé, roi d’Israël, est au milieu de toi tu ne connaîtras plus le malheur » (So 3, 14-15). Notre joie en ce jour se justifie parce que Celui que nous attendons est Emmanuel (Dieu-avec-nous) et le Visage de la Miséricorde divine pour nous. Il n’est donc plus recommandé de chercher voire de trouver notre joie dans tout ce qui s’oppose à sa présence, c’est-à-dire le péché. Toutes ces joies, trouvées en dehors de Dieu, ne peuvent pas donner la vie éternelle ni même l’y conduire. C’est par exemple la joie ou le soulagement que nous éprouvons après avoir menti, volé ou après avoir tué pour résoudre une situation difficile dans laquelle nous nous retrouvions.
  • La joie s’exprime. C’est à cela qu’invite le prophète Sophonie : « pousse des cris de joie, fille de Sion, fais entendre tes acclamations, Israël » (So 3, 14). Au regard de motif de notre joie, nous ne pouvons pas la dissimuler. Il faut la proclamer. L’expression de la joie devient alors une forme d’annonce ou d’évangélisation. L’Archange Raphaël dit ceci à Tobie : « Il est bon de garder le secret du roi, mais il est très recommandé de révéler et de publier les merveilles de Dieu. Remerciez-le comme il convient » (Tb 12, 7). N’hésitons de partager aux autres le motif de notre joie et de leur communiquer la même joie.
  • La joie est liée à la vie. C’est dans la vie concrète que la joie doit se produire. L’Evangile nous propose quelques lieux et manières de vivre et de produire la joie. D’abord, c’est la charité qui s’exprime à travers le partage avec ceux et celles qui manquent : « Que celui qui a deux vêtements en donne un à celui qui n’en a pas, et que celui qui a de quoi manger fasse de même » (Lc 3, 11). Et dans la perspective de Dieu, il y a plus de bonheur à donner qu’à recevoir (cf. Ac 20, 35). Ensuite, c’est l’éthique, au sens de la qualité de notre agir envers nos prochains. Saint Jean-Baptiste nous invite à ne pas créer de la peine dans les cœurs des nôtres : « Ne percevez rien de plus que ce qui est dû (…). Ne brutalisez personne et ne faites pas de chantage. Contentez-vous de votre paye » (Lc 3, 13-14). Finalement, c’est la spiritualité, c’est-à-dire mener la vie selon l’Esprit Saint que nous communique la présence du Christ : « Lui vous baptisera dans l’Esprit Saint et le feu » (Lc 3, 16). Et Saint Paul ajoute l’importance de la prière pour garder cette joie : « que rien ne vous tienne préoccupés ; exposez plutôt vos demandes à Dieu à tout moment dans la prière, et joignez l’action de grâces à la supplication » (Ph 4, 6).

Frères et Sœurs,

En célébrant la joie qui nous vient du Seigneur, je vous invite à demander la grâce de ne chercher notre joie que dans le Seigneur et à tout faire pour produire la joie dans les cœurs de nos frères et sœurs en difficulté. Amen.

 

Abbé Georges NJILA, Curé