Liturgie de la Parole du 24-25 décembre 2024 : Nativité du seigneur, Année C

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« CONTEMPLER ET DEVENIR LA CRECHE »

I.  liturgie de la parole :

  1. Messe de la veille au soir: Is 62, 1-5 ; Ps 88 (89), 4-5, 16-17, 27.29 ; Ac 13, 16-17.22-25 ; Mt 1, 1-25
  2. Messe de la nuit: Is 9, 1-6 ; Ps 95 (96), 1-2a, 2b-3, 11-12a, 12b-13a, 13bc ; Tt 2, 11-14 ; Lc 2, 1-14
  3. Messe de l’aurore : Is 62, 11-12 ; Ps 96 (97), 1.6, 11-12 ; Tt 3, 4-7 ; Lc 2, 15-20
  4. Messe du jour : Is 52, 7-10 ; Ps 97 (98) ; He 1, 1-6 ; Jn 1, 1-18

II.  MEDITATION :

Chères Sœurs, Chers Frères,

Nous commençons la célébration de la naissance du Verbe divin dans notre chair. C’est le mystère de l’Incarnation : l’invisible devient visible ; le Verbe de Dieu prend notre humanité. En ces jours, la Crèche sera au centre de notre méditation et attention. Je voudrais en relever la signification et le message à partir de différents textes que nous lirons ces jours-ci. L’exercice consistera à contempler la Crèche (y porter un regard de la foi) et à devenir la Crèche (se laisser transformer par le message spécifique qu’elle apporte). Notre méditation aura deux parties : la signification de la Crèche pour nous aujourd’hui à Nodasa et le message de la Crèche.

  1. La Crèche, une Bible ouverte. Il y a un grand rapprochement entre la Crèche et la Bible. Les deux ont en commun le fait de porter en elles le Verbe divin donné pour et à l’humanité. Toute personne qui veut rencontrer le Fils de Dieu devra tourner son regard vers la Crèche et lire les Ecritures avec une grande et ferme foi. Le 1er acte de la Crèche, c’est l’insertion du Verbe dans la Crèche. La Vierge Marie dépose le Verbe Incarné dans la Crèche : « Elle enfanta son fils, le premier-né ; elle l’emmaillota et l’installa dans une mangeoire» (Lc 2, 7). A l’Annonciation, C’est l’Esprit Saint qui avait déjà déposé le Verbe divin dans ses entrailles (cf. Lc 1, 35). Ce qui fait d’elle la Crèche par excellence. Et cette insertion est l’aboutissement d’un long processus (cf. Mt 1, 1-25). Par ailleurs, en écrivant les Ecritures Saintes, voici ce que dit l’un des hagiographes : « ce que nous avons vu et entendu, nous vous le faisons aussi savoir pour que vous soyez en communion avec nous — et nous, nous sommes en communion avec le Père et avec son Fils Jésus Christ. Et nous vous écrivons maintenant pour que notre joie soit parfaite » (1 Jn 1, 3-4). Ainsi, l’écriture de la Bible et la naissance du Christ peuvent se rapprocher comme modalité de l’insertion du Verbe de Dieu dans notre monde. Le 2ème acte de la Crèche, c’est le mouvement de l’humanité vers Dieu : les anges et les bergers accourent vers le Petit Enfant (cf. Lc 2, 15-20), les Rois mages (cf. Mt 2, 1-15) et le mouvement de tous les chrétiens vers la Crèche. Ce mouvement signifie que quand Dieu vient vers nous, sa présence esthétique (cf. He 1, 1-6) brise notre indifférence et nous attire vers lui. Car l’accueil que nous lui réservons nous apporte la vie : « à tous ceux qui l’ont accueilli, il a donné le pouvoir de devenir enfants de Dieu » (Jn 1, 12). Ce 2ème acte de la Crèche nous invite à la contemplation : une exigence de saisir, de voir réellement la réalité divine. En effet, les Bergers sont allés voir celui dont les anges leur avaient annoncé la naissance avec les signes précis. Les Rois mages iront voir celui dont ils avaient vu l’étoile. Aujourd’hui, nous allons voir celui dont nous parlent les Ecritures Saintes. C’est le Rédempteur de l’humanité. Sans la foi, éclairée et soutenue par la Parole de Dieu, nous serons incapables de voir, de vivre et de célébrer dignement le mystère de l’Incarnation qui s’accomplit et s’actualise pour nous à chaque fête de Noël.
  2. Le message de la Crèche. La Crèche nous parle parce qu’elle porte la Parole de Dieu pour nous. 1er message, devenir des crèches vivantes. Le personnage de la Vierge Marie incarne ce message. C’est sa chair qui était la « crèche originelle » du Verbe. Cette relation avec le Verbe divin a complètement transformé sa vie. C’est dans nos vies que le Fils de Dieu veut trouver une place (cf. Ap. 3, 20), puisque le monde ne veut pas de lui (cf. Jn 1, 11). Il faut que le monde perçoive la présence de Dieu en nous (cf. Jn 13, 35). 2ème message, être les gardiens du mystère et artisans de paix. C’est ce qu’incarne la figure de Joseph. D’abord, il aide Dieu. C’est par lui que Jésus est dans la lignée de David (cf. Mt 1, 15-16). Ensuite, il aide Marie dans les derniers jours de sa grossesse (cf. Lc 2, 1-7). Enfin, il protège la présence fragile de Dieu dans le monde (cf. Mt 2, 13-15) dans la paix et la non-violence. Joseph nous apprend que la proximité avec Dieu fait de nous des personnes douces, calmes, travailleuses, pacifiques, qui agissent dans le silence. 3ème message, conversion et évangélisation. C’est l’attitude observée chez tous ceux qui sont allés à la rencontre du Christ (à travers la Crèche et la Bible). Les Rois mages ont dû changer de route pour ne pas retourner chez Hérode (cf. Mt 2, 12). C’est la conversion. Les Bergers sont allés publier ce qu’ils avaient appris et vu sur l’Enfant (cf. Lc 2, 17-18). C’est l’évangélisation.

Et nous aujourd’hui, que regardons-nous et voyons-nous exactement dans la Crèche ? Est-ce seulement des figurines ou réellement la splendeur du mystère de l’Incarnation, la proximité de et avec Dieu ? Que devenons-nous et que faisons-nous lorsque nous partons de la Crèche ?

Avec l’aide de la foi qui émerge de la Crèche, je nous invite à percevoir et à accueillir le grand mystère qui s’accomplit pour nous et à nous laisser transformer pour devenir nous-mêmes de véritables Crèches vivantes. Amen.

Joyeux Noël 2024 et Heureuse Année 2025.

Abbé Georges Njila, Curé