Homélie du 01 Janvier 2022

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« MARIE, MERE DE DIEU »

Chers frères et sœurs dans le Christ,

Nous célébrons aujourd’hui la solennité de Marie, Mère de Dieu (Theotokos, en grec). Cette solennité s’inscrit parmi les mystères qui expliquent et facilitent la compréhension de l’humanité et de l’historicité de Jésus-Christ, Verbe Incarné et Fils unique de Dieu.

Par cette fête, nous percevons clairement que l’humanité de Jésus-Christ n’était pas une invention ou un semblant de réalité comme l’ont pensé et confessé les adeptes du Docétisme. Il a réellement et vraiment pris l’humanité en recevant la chair (sang et eau) de sa mère, la Vierge Marie. C’est sur cet aspect que Saint Paul, dans la deuxième lecture attire notre attention : « lorsque fut arrivée la plénitude des temps, Dieu envoya son Fils, né d’une femme, né sous la Loi afin de racheter ceux qui étaient sous la Loi, pour que nous recevions notre titre d’enfants » (Ga 4, 4-5). Cela a des conséquences sur la compréhension de la figure de la Bienheureuse Marie.

Premièrement, nous ne pouvons pas proclamer la maternité virginale de Marie si nous ne croyons au préalable que Jésus-Christ est le Fils de Dieu, et donc Dieu. La Vierge Marie a pleinement assumé son rôle de Mère vis-à-vis du Verbe unique de Dieu : elle l’a conçu sous l’action de l’Esprit Saint, lui a communiqué l’humanité en le portant pendant neuf mois dans ses entrailles, l’a mis au monde et l’a élevé comme propre Fils. Pour cela, elle a reçu la grâce divine de l’Immaculée conception, c’est-à-dire elle est préservée du péché originel et elle n’a pas commis des péchés personnels. Ce mystère nous enseigne aujourd’hui que chaque être humain, fille et fils de la Vierge Marie, sous l’action de l’Esprit Saint, peut être demeure de la présence divine dans notre humanité.

C’est ce que nous appelons l’inhabitation divine : « votre corps est un temple de l’Esprit Saint, qui est en vous, venu de Dieu, et vous ne vous

 appartenez pas » (1 Co 6, 19) ou encore « ce n’est plus moi qui vis : le Christ vit en moi » (Ga 2, 20). La Maternité divine de la Vierge Marie nous invite à être digne de la présence de Dieu en nous par la sainteté de notre vie.

Deuxièmement, celui qui porte le Christ en lui doit devenir source de bénédiction parce que cette présence divine nous comble de bénédictions. Le mystère de la Visitation le renseigne clairement. La Vierge Marie, la Comblée de grâces, salue sa cousine Elisabeth, celle-ci reçoit l’Esprit Saint, premier Don fait aux croyants, et son fils Jean-Baptiste tressaille d’allégresse (joie). C’est pourquoi la première lecture propose une formule de bénédiction : « Voici comment vous bénirez les fils d’Israël : que Yahvé te bénisse et te garde. Que Yahvé fasse briller sur toi son visage, qu’il te prenne en grâce. Que Yahvé tourne vers toi son visage et te donne la paix ! » (Nb 6, 23-26). Par le baptême et l’eucharistie, l’Esprit et le Christ, comme son Père, habitent en nous (cf. Ac 2, 38. Jn 6, 54-57). Laissons grandir en nous les pensées et paroles positives envers les autres parce que, comme Marie, nous portons en nous la présence divine.

Troisièmement, la liturgie de la Parole nous invite à porter sur la Vierge Marie le même regard que les Bergers et les Mages : respect et vénération en considérant ce que Dieu a accompli en elle. C’est l’un des fondements de la dévotion mariale aujourd’hui. Elle est la Mère de Jésus, mais aussi notre Mère. Confions-nous à elle, elle prendra soin de nous, frères et sœurs de son divin Fils, avec la même affection maternelle. Elle interviendra pour chaque cas de notre vie comme elle l’a fait à Cana, et Jésus nous répondra.

Puisse la Vierge Marie, la Mère de Dieu et notre Mère, rester proche de chacun de nous tout au long de cette nouvelle année.

Heureuse année 2022 à toutes et à tous.

 

Abbé Georges NJILA, Curé