« LES BEATITUDES, CHEMIN DE BONHEUR PARFAIT »

                      Lecture :   So 2,3 ; 3,12-13 ; Ps 145(146),7.8.9-10 ; 1 Co 1,26-31 ; Mt 5,1-12

Frères et sœurs dans le Christ,

S’il y a une évidence dont on ne peut remettre en doute dans la vie humaine, c’est que tous les hommes sur terre, travaillent pour offrir à leur existence, un mieux-être, une vie meilleure, une vie  épanouie dans toutes ses dimensions ; c’est ce que l’on peut traduire par le vrai bonheur ou le bonheur parfait.

Aujourd’hui, l’Evangile selon Saint Matthieu qui nous présente le Sermon de Jésus sur la montagne avec pour contenu les béatitudes, nous oriente vers le chemin à suivre pour acquérir ce vrai bonheur tant désiré et recherché par les hommes.

En méditant,  cet enseignement de haute portée, qui livre au monde la vérité absolue du chemin de vrai bonheur, nous sommes heureux de constater que même l’Eternel Dieu, ne travaille que pour offrir aux hommes créés à son image et à sa ressemblance, ce bonheur parfait. Il  nous suffit simplement de revenir sur le récit de la création pour découvrir que dès les premiers instants de l’œuvre de la création, Dieu a offert aux hommes  « LE PARADIS », symbole de mieux-être où ils trouvent leur bonheur, en vivant en harmonie avec Le Créateur, avec eux-mêmes et avec la création toute entière. (Lire Gn 1, 1-27).

Malheureusement, cette expérience ne sera que de courte durée, car les hommes auront perdu ce bonheur leur offert par Dieu, à cause de leurs péchés. (Lire Gn 2,1-17). Heureusement pour eux, Dieu ne les a pas abandonnés à leur triste sort car, comme il est dit dans les Ecritures  Saintes que lorsque les temps furent accomplis, Dieu enverra son fils unique pour les sauver (Ga 4,4-7), et leur ouvrir à nouveau, la route qui les reconduira au vrai bonheur qu’ils avaient perdu.

Et aujourd’hui dans l’Evangile, Jésus nous montre le secret pour parvenir à nouveau au vrai bonheur, les béatitudes. Et comme on le sait, le mot « béatitude » renvoie à la bénédiction divine, mieux, au bonheur parfait, au bonheur éternel.

En parcourant les béatitudes dans l’Evangile selon St Matthieu, l’on constate que Jésus établit une étroite relation entre les béatitudes et le royaume des cieux. Ceci, pour montrer que le vrai bonheur à rechercher par les hommes, ne se trouve qu’en Dieu et en lui seul ; raison pour laquelle, ils ont  l’obligation de se tourner constamment vers Dieu, l’unique vraie source de bonheur. C’est cela d’ailleurs la recommandation de prophète Sophonie dans la  première lecture.

En effet, dans la 1^ere lecture, le prophète Sophonie s’adresse au petit reste d’Israël, victime de l’oppression de ses ennemis. Nous sommes donc à l’époque où Israël connait l’invasion barbare de ses ennemis. À ce petit reste,  Le prophète ne recommande ni la révolte, ni la vengeance, mais de chercher le Seigneur, de chercher sa justice, son humilité, sa loi, afin de retrouver sa joie, son bonheur perdu.

Telles sont les paroles utilisées par Jésus dans les béatitudes, qui invitent la foule en quête de vrai bonheur, de se laisser gagner par les vertus divines : la pauvreté de cœur, la douceur, la paix, la soif et la faim de la justice, la miséricorde, la pureté de cœur, l’amour de la paix, voir même la persécution, pour sa cause.

Il ressort donc de la méditation des béatitudes que le vrai bonheur est à rechercher auprès de Dieu, auprès de son royaume : «  chercher d’abord le royaume de Dieu, et le reste vous sera donné par surcroît », nous dira Jésus. (Lire Mt 6,33) Saint Augustin disait à sujet : «  le vrai bonheur consiste à vivre de Dieu, à entrer dans sa vie divine et dans ses vertus ». 

Et Selon l’esprit des béatitudes prêchées par Jésus, le bonheur parfait, le bonheur éternel, les disciples le goutent sur cette terre, tout en subissant aussi des contradictions, tout en étant persécutés. Cela signifie en d’autres termes que c’est dans le royaume à venir, que les disciples feront l’expérience profonde et totale de bonheur parfait tant recherché, car ce bonheur ne réside ni dans la richesse de ce monde, ni dans le bien-être, ni dans la gloire humaine ou le pouvoir, ni dans aucune œuvre humaine, si utile soit-elle, mais en Dieu seul, source de tout bien et de tout amour. Voilà pourquoi Saint Paul dans la 2^e lecture, qui fait sienne une parole d’Ecritures, dira : « celui qui veut être fier, qu’il mette sa fierté dans le Seigneur. » ; autrement dit : celui qui veut être heureux, qu’il s’attache à Dieu.

Que notre cœur  se nourrisse constamment  de ce désir de vivre en union continue avec Dieu, pour parvenir au bonheur parfait tant recherché. Amen.

Abbé Claude NGOMA vicaire