Homélie du 11 décembre 2022 : 3ème Dimanche de l’avent

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« LA GRACE DE LA JOIE »

Frères et sœurs dans le Christ,

Nous célébrons aujourd’hui le 3ème Dimanche de l’Avent dit le Dimanche de Gaudete (La Joie). En effet, la joie est l’état dans lequel Dieu aimerait nous voir à chaque instant. C’est pourquoi, après avoir créé l’homme, Dieu lui donna comme compagnons les éléments de la création. Ce qui n’apporta pas suffisamment de la joie à l’homme : « L’homme donna des noms à tous les animaux des champs, aux oiseaux des cieux, à toutes les bêtes sauvages, mais pour l’homme il ne se trouva pas d’aide qui lui corresponde » (Gn 2, 20). Au-delà de la nature, deux réalités apportent à l’être humain sa joie plénière. D’une part, c’est la présence de l’autre : « Voici enfin l’os de mes os et la chair de ma chair, elle sera appelée femme parce qu’elle a été tirée de l’homme » (Gn 2, 23) ; d’autre part, c’est la présence et l’agir de Dieu.

La liturgie de ce dimanche met l’accent sur la présence et l’agir de Dieu comme source de la joie dans la vie et l’histoire humaine.

  1. Présence et agir de Dieu, source de joie. Le mystère de Noël est la célébration d’un Dieu proche, Emmanuel, Dieu-avec-nous. Sa présence nous réconforte et nous rassure. Nous savons désormais que nous parcourons notre histoire humaine avec lui. Nous ne craindrons plus rien. Car, rien ne lui est impossible et avec lui, tout nous était devenu possible. Par le mystère de l’Incarnation, Dieu veut prendre place dans nos vies. Il veut nous passions nos instants avec lui. Le savoir si proche de nous ne peut que nous rendre joyeux. La 1ère lecture l’exprime clairement : « Courage, ne craignez pas ! Voici votre Dieu qui vient pour sa revanche, il leur rendra ce qu’ils ont mérité ; lui-même vient pour nous sauver» (Is 35, 4). L’agir de Dieu consiste à nous restituer l’état originel que nous aurions perdu. Ce qui est signifié par les guérisons qui rétablissent l’être humain dans sa dignité : « Alors les yeux des aveugles verront, les oreilles des sourds entendront, le boiteux sautera comme un cerf et la langue du muet chantera sa joie, car des eaux jailliront dans le désert, et des torrents dans la steppe » (Is 35, 5-6).
  2. Notre devoir : accueillir Dieu et partager notre joie avec les autres. L’annonce de la venue de Dieu parmi nous nous responsabilise. Nous devons nous préparer à l’accueillir. D’abord, en nous inscrivant dans son temps, c’est-à-dire qu’au temps qu’il a fixé. Même s’il est avec nous et qu’il se donne à nous à chaque Eucharistie, à Noël, nous célébrons de façon particulière sa venue dans notre condition humaine où il demeurera désormais. Ensuite, en gardant une attitude de patience. Ne précipitons pas cette venue mais acceptons le temps qu’il s’est choisi. Finalement, accueillons-la : « sachez attendre le jour où viendra le Seigneur. Voyez comment le cultivateur reçoit les précieux fruits de la terre : il les attend jusqu’à ce que viennent les premières et les dernières pluies» (Jc 5, 7). Cela implique que l’on soit capable d’identifier avec exactitude sa présence, même à travers des signes simples. C’est le reproche que Jésus fait à Jean-Baptiste dans l’évangile de ce jour. Par ailleurs, en nous accordant sa joie, Dieu nous invite à donner la joie à nos frères et sœurs qui n’en ont pas ou qui l’ont perdue. Accomplissons cette volonté divine par nos attentions fraternelles et nos actes de charité : « Fortifiez les mains qui tombent, affermissez les genoux qui tremblent » (Is 35, 3).
  3. Pendant ce temps de l’Avent, que chacun de nous puise sa joie en Dieu et s’empresse à rendre heureux ceux et celles qui sont autour de lui. Amen.

Abbé Georges NJILA